1991, le mur de Berlin est tombé depuis 2 ans, la dislocation de l’URSS s’accélère et les théoriciens libéraux déclarent « La Fin de l’Histoire » : la victoire idéologique de l’ultra-libéralisme et de l’impérialisme.
Depuis le début des années 80, le mouvement ouvrier traditionnel a subi des défaites sans précé- dent, que ce soit en France avec de nombreuses grèves défensives (souvent réprimées) alors même que le parti socialiste et la gauche plurielle sont au pouvoir, ou au Royaume-Uni lorsque Margaret Thatcher impose une politique ultra-libérale de privatisation des services publics anglais.
La mondialisation offre le visage de l’« Empire » qui étend à l’échelle planétaire son réseau de hiérar- chies et de divisions, dont la fonction est de maintenir l’ordre à travers de nouveaux mécanis- mes de contrôle et de conflit perpétuel.
Mais dès la fin du XXeme siècle, un nouveau militantisme qui se veut « alter-mondialiste » voit le jour. En s’opposant au système économique dominant, les militantes et militants « altermondi- alistes » nous disent :
«UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE !»
Du démontage du MacDo de Millau, aux contre-sommets anti-G8 ou anti-OMC, de Seattle à Porto-Alegre, de Gènes à Londres, un nouvel
internationalisme contre « l’Empire » apparait et s’ancre dans le paysage militant.
Ce militantisme, radicalement anti-impérialiste, fait de l’agression occidentale sur l’Irak menée par les Etats-Unis de Bush un élément déclencheur d’un mouvement anti-guerre international, le plus massif depuis la Guerre du Vietnam.
En France, les soubresauts de ce mouvement « altermondialiste » se retrouvent dans des luttes plus locales que ce soit la jeunesse étudiante qui manifeste contre le CPE (contrat première embauche) ou les quartiers populaires qui se révoltent contre les violences policières en 2005, l’anti-libéralisme voire l’anti-capitalisme trouvent des échos politiques de plus en plus large.
Cette série de photos et de documents souhaitent donner une image vivante de cette période à travers les traces qu’elles laissent sur le monde. Un mouve- ment multi-forme, un « Multitude » selon les termes de Toni Negri, qui entraine une multiplicité de mouvements et de sujets engagés dans un double processus d’émancipation et de collaboration.
Après des années 2010’s plus difficiles d’un point de vue militant, ce processus d’émancipation et de rejet du capitalisme semble reprendre vie sous des formes nouvelles : écologie, féminisme radical, luttes LGBTQ+… reprenant le projet des altermon- dialistes : non seulement revendiquer une société démocratique globale, ouverte et inclusive; mais aussi se donner les moyens de réaliser ce désir.